23 janvier 2009

Qimonda dépose son bilan et veut se restructurer

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Le 23/01/2009 à 11h36 GMT
par Irene Preisinger et Nicola Leske
FRANCFORT (Reuters) - Le fabricant de mémoires déficitaire Qimonda a déposé son bilan et a expliqué vendredi que ce faisant il entendait restructurer des pans entiers de son organigramme.
Le Land de Saxe, qui abrite le principal site de production de Qimonda à Dresde, et Infineon avaient convenu en décembre d'un plan de sauvetage de 325 millions d'euros avec le soutien d'une banque d'investissement non identifiée au Portugal, où Qimonda a également une usine.
Qimonda a dit qu'il n'avait pu finaliser à temps toutes les modalités de ce plan et que la chute des prix des mémoires et un accès plus difficile au capital lui avaient forcé la main.
Le président du directoire de Qimonda Kin Wah Loh espère "remettre la société solidement sur les rails... et compte poursuivre notre activité avec le soutien d'un administrateur judiciaire provisoire".
L'action Infineon a plongé de quelque 12% à cette annonce avant de réduire sa perte à 7% à 0,665 euro en fin de matinée.
L'action Qimonda, cotée aux USA, a perdu plus de 90% de sa valeur en l'espace d'un an.
Infineon a fait savoir qu'il devrait augmenter ses provisions au premier trimestre, en conséquence du dépôt de bilan de Qimonda, et les a estimées dans le bas d'une fourchette à trois chiffres en millions. Ce montant comprendrait en particulier le remboursement de quelque 280 millions d'euros de subventions publiques.
Il estime que pour l'essentiel le passif potentiel lié à Qimonda sera imputé au-delà de l'exercice fiscal 2009.
Qimonda emploie environ 3.200 personnes à Dresde, capitale de la Saxe, et 1.800 personnes au Portugal.
Comme ses grands concurrents Elpida, Micron et Samsung, la division d'Infineon est confrontée à la faiblesse persistante des prix des mémoires Dram, qu'il peine à compenser par des réductions de coûts et des suppressions d'emplois.
Qimonda, né de l'ex-filiale mémoires d'Infineon, avait signalé début décembre qu'il risquait d'être confronté à un manque de liquidité au premier trimestre 2009 si la conjoncture continuait de se dégragréger et si les discussions quant à un renflouement ne produisaient pas de résultats.
Plusieurs sources proches du dossier avaient dit jeudi à Reuters que Qimonda aurait peut-être besoin de 300 millions d'euros supplémentaires pour son sauvetage.
Un analyste allemand a dit qu'il n'était pas étonné de la démarche de Qimonda. "Leur trésorerie fond de 300 à 400 millions d'euros tous les trimestres; le plan de renflouement était censé couvrir ça comment?", dit-il.
Plusieurs analystes pensaient que l'Etat interviendrait au dernier moment pour sauver Qimonda, étant donné que 2009 est une année électorale.
Des élections auront lieu en août en Saxe et des législatives se tiendront en septembre.
La Saxe a particulièrement encouragé les high techs, telles AMD ou Infineon, à venir s'implanter sur son sol.
Version française Wilfrid Exbrayat et Nicolas Delame
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