1 février 2010

Serge Dassault se dit prêt à apporter le financement nécessaire à la reprise d'Altis à Corbeil-Essonnes

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LE MONDE

01.02.10
13h47 • Mis à jour le 01.02.10
13h47

Serge Dassault a annoncé, samedi 30 janvier dans la soirée, que le groupe Dassault apportera le financement nécessaire à la reprise d'Altis. L'usine, productrice de galettes de silicium pour microprocesseurs, implantée à Corbeil-Essonnes et au Coudray-Montceaux (Essonne), est menacée de fermeture. Ses deux actionnaires, l'américain IBM et l'allemand Infineon, ont programmé leur retrait lundi 1er février.

Mille trois cents emplois sont en jeu et l'entreprise rapportait 65 millions d'euros au titre de taxe professionnelle, selon la direction. "Devant cette menace, j'ai décidé d'apporter le financement qui permettra la continuité de l'activité et le maintien d'une grande partie du personnel", a déclaré M. Dassault, sans préciser le montant de son investissement. Le sénateur a aussi évoqué l'arrivée d'un repreneur, "une société étrangère importante", dans les jours à venir. L'État apportera un complément d'emprunt. Altis Semiconductor poursuivra la même activité dans le cadre d'un LBO (Leverage Buy Out, c'est-à-dire en ayant recours à un fort endettement), sous l'autorité de l'actuel directeur du site, Jean-Paul Beisson, et devra trouver, dans un marché très concurrentiel, de nouvelles commandes jusque-là assurées par Infineon.

Michel Fourgeaud (CFDT), salarié d'Altis, secrétaire général du syndicat Symétal sud francilien CFDT, estime "qu'il n'est pas sérieux de dire aux 1300 salariés, vous êtes sauvés. Sans une réelle volonté politique nationale, la production de semi-conducteurs ne pourra se poursuivre en France, sinon à Grenoble avec STMicroelectronics". M. Beisson souligne : "C'est vrai que la compétition, notamment avec les Asiatiques, est rude. Ce n'est pas pour cela, qu'il faut baisser les bras. Il n'y a pas de raison pour que cela s'arrête."

"Ce n'est pas clair"

Fin 2007, la holding russe GIS était pressentie pour reprendre les rênes d'Altis mais le projet avait capoté un an plus tard. Une seconde piste, celle du financier franco-algérien, Germain Djouhri, avait fait surface fin 2009, avant d'être abandonnée. La troisième sera-t-elle la bonne ? On parle d'une nouvelle société russe, AFK Sistema.

Après deux ans de projets inaboutis, Frédéric Brunier, secrétaire du comité d'entreprise (CFDT), est sceptique : "L'annonce de M. Dassault s'appelle juste de la communication. J'ai cru comprendre que le groupe Dassault allait faire la jointure entre le départ des deux actionnaires et le futur repreneur, mais ce n'est pas clair. On comprend mal la logique industrielle du groupe Dassault à investir dans une société comme Altis..." Un comité d'entreprise extraordinaire devait se réunir lundi après-midi pour informer les représentants du personnel.

Anne Rohou

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