5 mai 2010

Création de la SAS "Altis International" : La coquille ,encore vide ,se remplira-t-elle ?

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Lorsque nous avons interrogé Yazid Sabeg sur la création de la société "Altis International", il nous a répondu par un laconique "c'est possible ..."

Vérifications faites, les statuts d'une SAS (Société par Actions Simplifiée) intitulée Altis International ont bien été déposés au greffe du Tribunal de commerce de Paris le 4 mars dernier, avec pour seul actionnaire Yazid Sabeg et dont le capital social s'élève à 1 000€ !
Contacté par la rédaction Yazid Sabeg - apparu depuis peu de temps dans le dossier d'Altis comme étant le chef de file d'un nouveau plan de reprise de la société - n'a pas été très bavard concernant son futur rôle et le périmètre du plan de reprise.
Tout juste a-t-il concédé que les choses allaient se clarifier "dans peu de temps" mais qu'il réservait la primeur des annonces aux salariés.
Démentant également être "en mission commandée pour le gouvernement" comme il se murmure chez les salariés et certains syndicats de l'entreprise, Yazid Sabeg se définit comme un "investisseur" et souhaite que localement on laisse "un peu de temps au temps."
Assurant être déjà venu sur le site - on sait aussi que le CEO d'Altis, Jean-Paul Beisson, lui a rendu visite dans ses locaux - Yazid Sabeg justifie sa présence dans le dossier Altis,
"c'est un bon site tout à fait viable."
Et il promet des annonces dans les 15 jours mais ajoute-t-il, "je vous parlerai après avoir vu les personnels."
Pas de réponses donc à nos questions sur l'intérêt que représente pour un investisseur comme lui à s'engager dans la création d'une SAS avec un capital social aussi modeste, pour ne pas dire carrément insignifiant.
Pas de réponse non plus sur l'un des premiers actes accompli pour le compte de la société encore en formation qui aurait été de contracter un emprunt "d'un montant de 40M€ auprès d'un investisseur privé, sous la forme d'obligations subordonnées à long terme et à un taux d'intérêt n'excédant pas 3%."
Ni sur le choix d'une structure juridique - SAS - dont les spécialistes disent qu'il s'agit de la forme la moins contraignante et la plus utilisée par les entreprise de haute technologique à forte croissance qui ne savent pas de quoi demain va être fait ...
Alors même que Yazid Sabeg demande qu'on lui laisse un peu de temps, on peut légitimement s'interroger sur l'apparente précipitation avec laquelle cette nouvelle société a été créée ...
En même temps, avec un capital de 1 000€, personne ne prend de grands risques !
De là à parler de coquille vide, il n'y a qu'un pas que certains n'ont d'ores et déjà pas hésité à franchir.


François Chérèque reçu à l'Elysée ce matin             ...pour parler d'Altis                          

Ce matin François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, est reçu à l'Elysée. A l'occasion de ce rendez-vous il sera notamment question d'Altis.

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La cftc d'Altis, "on a l'impression que nos actionnaires actuels recherchent des ferrailleurs !"
Déjà évoquée dans notre édition d'hier, l'inquiétude des salariés et des syndicats concernant l'avenir d'Altis s'accroît, surtout après le départ du numéro 3 de l'entreprise et un des 14 actionnaires dirigeants de l'entreprise.
Hier la cftc adressait un courrier à la direction, "il est temps qu'on se parle et qu'eux nous parlent"
Ce faisant, elle relaie l'inquiétude des salariés qui en ont marre,"ça fait plus de 4 ans qu'ils attendent, si on n'a pas de réponses, nous envisagerons d'autres actions, nous sommes obligés de nous mobiliser pour obtenir des réponses."
Estimant qu'il est grand temps que la direction s'adresse clairement aux salariés, "un nouveau CE est programmé le 18 mai, ils ont intérêt à annoncer des choses!", la cftc dit vouloir "mettre la pression", parce que la période s'y prête, il y a longtemps en effet que le carnet de commande n'a pas été aussi chargé.
Regrettant de n'avoir pas encore "eu la joie de rencontrer Yazid Sabeg et ce n'est pas faute de l'avoir sollicité", la cftc veut néanmoins rester optimiste quant à l'action de ce nouveau repreneur, "s'il peut nous apporter des capitaux et que ça permette de sauver des emplois pourquoi pas !"
En revanche concernant les actionnaires, IBM et Infinéon, le jugement est sévère, "on a l'impression que nos actionnaires recherchent des ferrailleurs mais il faut qu'ils soient un peu crédibles pour que la fermeture ne se fasse pas trop vite !"

Boocan
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