1 mars 2011

Sérieux coup de frein sur les salaires en France

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En 2010, les salaires de base n'ont progressé que de
+0,3 % en France, contre 1, 4 % en Allemagne.
Du jamais-vu depuis dix ans ! En 2010, les salaires en France dans
le secteur privé ont continué à augmenter. Mais leur progression a été la plus faible depuis 2000, année du freinage consécutif à la généralisation des 35 heures. Les perspectives pour 2011 ne sont guère plus réjouissantes, si bien que le thème du pouvoir d'achat, qui
avait marqué la campagne présidentielle de 2007, sera encore une préoccupation majeure en 2012. Les Français paraissent cependant fatalistes.Ils ne semblent plus attendre grand-chose des politiques sur ce sujet, après le « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas
Sarkozy en 2007.
Forte décélération du salaire de base
Les chiffres officiels ne seront dévoilés que dans quelques jours, mais les estimations des économistes concordent pour dire que le salaire mensuel de base - la somme qui figure sur la première ligne du bulletin de paie  a progressé en moyenne de +1,8% en 2010. En tenant compte de l'inflation, la hausse se limite à +03%. En 2009,
pendant la crise, elle avait été plus forte : +2,2% en termes nominaux (+2,1% en termes réels). Ce ralentissement survient
alors qu'en Allemagne se produit le phénomène inverse.
Après des années de modération voire de baisse des salaires, une
accélération se produit (+1,4% en 2010, en termes réels).En réalité, le freinage en France a « commencé à partir de fin 2008 », relève Mathieu Plane,économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : « On est passé de +3% en glissement annuel à +1,8% début 2010. »
Facteur-clé, le chômage
Cette modération salariale reflète « le fort taux de chômage, qui fait que les entreprises n'ont pas besoin d'augmenter beaucoup plus les salaires pour garder leurs salariés », note Frédérique Cerisier, économiste chez BNP Paribas. Une reprise économique
encore balbutiante, des surcapacités de production, ainsi que des marges pas totalement reconstituées conduisent aussi les entreprises à ajuster leurs coûts et à ne pas trop lâcher sur les salaires.

Source
Le Monde
5 février 2011
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