
Seniors au boulot :
le nouveau mode d'emploi Cumuler emploi et retraite en toute liberté ; sanctionner les entreprises qui ne gardent pas leurs seniors : voici deux des mesures du plan du gouvernement.
Charles pourrait prendre paisiblement sa retraite. Il a 60 ans et a cotisé ses quarante annuités. Mais il va poursuivre son activité quelques années. Et qu'importe si son niveau de revenu dépasse 1,6 Smic ou le montant de sa dernière paie ! Le gouvernement lui en laissera entière liberté. Libéraliser le cumul emploi-retraite, voilà une des mesures phare annoncées, hier par le gouvernement, en faveur de l'emploi des seniors. Un nouveau plan, issu d'une concertation... que les syndicats auraient aimé plus large sur les retraites.Les travailleurs de plus de 55 ans sont un élément majeur dans le lourd dossier du financement des retraites. Les aider à conserver leur poste ou à en retrouver un allégerait grandement les finances publiques dans ce domaine.
La France a du retard : le taux d'emploi des 55-64 ans plafonne à 38,3 %, quand la moyenne européenne s'élève à 44 %. Et tant pis si, tout en chérissant leurs compétences techniques et l'expérience qu'ils peuvent transmettre aux jeunes, les DRH émettent des doutes sur leur mobilité et leur adaptabilité (1)...Pension de retraite majorée Outre la libéralisation du cumul emploi-retraite, autorisée sans restriction dès 60 ans quand les assurés ont une carrière complète, et au-delà de 65 ans, le plan du gouvernement prévoit une surcote plus attractive. Exemple : Juliette, 60 ans, qui pourrait partir avec sa retraite à taux plein, verra sa retraite augmenter de 5 % par année si elle poursuit son activité. Au bout de cinq ans en plus, sa retraite sera majorée de 25 %.Le plan du gouvernement met également fin aux mises à la retraite d'office par l'employeur. Si Jacques a son compte d'annuités mais veut rester travailler, son patron ne pourra pas s'y opposer. Comme cela avait été évoqué, les dispenses de recherche d'emploi (qui concernent aujourd'hui 400 000 demandeurs d'emplois de plus de 57 ans) seront progressivement supprimées d'ici à 2012. Aujourd'hui, Henri, qui vient de perdre son travail à 58 ans, est dispensé de recherche d'emploi. Il est, en quelque sorte, en préretraite. Mais si Paul, aujourd'hui 57 ans, perd son emploi en 2009 (donc à 58 ans), il devra se remettre en quête d'un travail. En 2010, seuls les plus de 59 ans seront dispensés de recherche d'emploi. En 2011, les plus de 60 ans.Quant aux employeurs de J.Paul, Denis,Juliette, Henri, etc., tous devront faire des efforts en faveur des seniors. Ceux dont l'entreprise compte plus de 300 salariés devront conclure et négocier des accords d'ici à fin 2009, en matière de recrutement, d'aménagement ou de tutorat. Et gare à celles qui n'auront rien fait : elles pourraient payer une cotisation additionnelle à l'assurance vieillesse à partir de 2010. Les plus petites entreprises en seraient dispensées si leur branche a conclu un accord en faveur des plus vieux salariés.Les principales mesures devraient être inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009, présenté à l'automne. D'autres pourraient être appliquées par simples décrets.
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