Au lendemain de la mobilisation du 17 juin, le Conseil des ministres a validé le projet de loi sur le temps de travail.
En donnant son feu vert au projet de loi sur le temps de travail, le Conseil des ministres fait encore monter la pression d’un cran. Tête baissée, le gouvernement fait fi de l’opposition des syndicats – notamment de celle de la CFDT qui a défilé massivement le 17 juin – à la remise en cause des 35 heures. Un passage en force identifié par la CFDT comme « une faute politique grave » qui bafoue allégrement le dialogue social renoué au cours des derniers mois sur la modernisation du marché du travail et la représentativité syndicale.
« Le gouvernement donne des signes à sa majorité sur le dos des salariés, ce n’est pas acceptable. Nous nous sommes installés dans la dynamique du dialogue social et l’on voyait déjà les résultats. Tout cela a été freiné, stoppé, à des fins politiques internes et circonstancielles », explique Laurence Laigo, secrétaire nationale, chargée du temps de travail.Concrètement, par ce projet de loi, qui sera présenté au Parlement selon la procédure d'urgence dans le but d'accélérer son adoption, le gouvernement donne aux entreprises les moyens pratiques de contourner la durée légale du travail en touchant aux contingents d’heures supplémentaires et en permettant divers aménagements du temps de travail sur tout ou partie de l’année. Ce que le chef de l’État présente comme « la dernière étape pour réparer les dégâts occasionnés par la mise en place des 35 heures » ne semble pas convaincre les salariés : alors que la loi sur le dialogue social donne la possibilité aux entreprises de racheter les RTT de leurs salariés qui le souhaitent jusqu’au 31 décembre 2009, huit salariés sur dix déclarent ne pas être intéressés (1). En pleine bataille entre les syndicats et le gouvernement sur les 35 heures, les salariés, eux, semblent avoir choisi leur camp...
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