21 juillet 2008

ECHEC Dédfinitif des metiers pénibles

Social
L'échec définitif des négociations sur la prise en compte des métiers pénibles laisse le gouvernement libre d'intervenir[ 17/07/08 ]



Les partenaires sociaux ont acté hier soir l'échec de la négociation sur la prise en compte des métiers pénibles. Le gouvernement va désormais reprendre la main et définir des dispositifs d'aménagement de fin de carrière pour les salariés « usés ».

Il y a une fin à tout... même à la négociation sur la prise en compte de la pénibilité du travail, entamée en 2005 et restée presque au point mort depuis. Hier, à l'issue de la 18e et dernière séance de discussion sur ce sujet directement lié à la réforme des retraites de 2003, les partenaires sociaux ont acté « l'échec » de la négociation. « Un accord paraissait possible sur la prévention et la définition de la pénibilité, mais aucun compromis n'est apparu sur la réparation », a résumé François-Xavier Clédat (Medef).
Cet échec n'est pas une surprise tant ce dernier point aura représenté le noeud gordien des négociations dès le début. Il revient donc désormais à Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Affaires sociales, de trancher la délicate question des aménagements de fin de carrières (départ anticipés, passages à mi-temps, changement de poste, etc.) des salariés effectuant des métiers pénibles (port de charges, bruit, travail de nuit, horaires alternés, etc.). Pour les syndicats, les écarts d'espérance de vie entre les ouvriers et d'autres types d'employés (6 ans avec les cadres notamment) témoignent de l'impact des travaux pénibles et justifient un départ anticipé automatique. Mais pour le Medef, un tel système de départ automatique, outre son coût élevé pour les entreprises comme pour l'Etat, « concernerait des pans trop importants de l'économie et reviendrait à créer des régimes spéciaux par professions ». Dans ces conditions, il s'oppose à des cessations anticipées d'activité et recommande plutôt des « allégements de charge de travail », avec passage à temps partiel. Il préconise aussi, autre point d'achoppement fort avec les syndicats, que ces aménagements de postes ne soient attribués qu'après examen, au cas par cas, des salariés demandeurs par une commission médicale.
« Le patronat fait montre de toute son immaturité en refusant de prendre ses responsabilités », dénonce la CFTC. « Trois ans de gestation pour une fausse couche, c'est un scandale ! Les patrons se fichent de la santé des travailleurs », s'insurge FO. « Le patronat fuit ses responsabilités depuis trois ans », insiste la CFDT. Pour trancher, le ministère du Travail pourra s'appuyer sur le rapport remis fin mai par le député UMP Jean-Frédéric Poisson (« Les Echos » du 29 mai). Celui-ci n'a guère de quoi inciter les syndicats à l'optimisme : il reprend une bonne partie de l'analyse et des recommandations du Medef. Ces dernières semaines, Xavier Bertrand a, à plusieurs reprises, fait valoir qu'il ferait des « gestes » envers les syndicats sur ce dossier. Mais l'état des finances publiques comme la nécessité de développer l'emploi des seniors ne laissent guère de grands espoirs aux syndicats.

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