ALTIS : Ouverture anticipée de la chasse

Depuis quelques semaines, chez Altis, la chasse aux « vieux » est ouverte. L’ancien est devenu indésirable, inutile, incompétent, bref un boulet.
Les entretiens professionnels des indirects de plus de 50 ans appartenant à des métiers « sensibles » les poussent vers l’ANPE via la GPEC. Les arguments utilisés sont toujours les mêmes : « Jusqu’à maintenant, ça allait bien, mais dans le nouvel Altis tu n’auras plus ta place car tes compétences ne pourront jamais être au niveau extraordinaire requis dans le futur. Seul un jeune (et beau) super diplômé pourra faire face ! Toi, tu vas prendre la GPEC et cesser de nous encombrer….de toute façon, c’est de ta faute, fallait pas vieillir ! »
Certains managers encore plus cyniques ou dégoutés de ce qu’ils font ne remplissent même pas le formulaire d’entretien professionnel, se contentant de cocher la case « inadapté ». Les salariés concernés ne savent même pas pourquoi ils sont déjà incapables de tenir un poste dans le futur Altis alors que celui-ci n’est pas encore connu, y compris et surtout par le manager qui les condamne !!
Le seul tort de nos collègues ainsi déstabilisés, c’est pour la plupart d’avoir servi IBM puis Altis depuis plusieurs dizaines d’années. Certains s’y sont même investis au-delà du raisonnable, le choc n’en est que plus brutal !
Annoncer la veille de ses vacances à un salarié qu’il est devenu un « problème » dans l’entreprise, c’est odieux, c’est méprisable et certain(e)s doivent tourner le dos à leur miroir en se rasant ou en se maquillant le matin.
Nos actionnaires, négociateurs avec la CFDT et signataires de l’accord avec tous les syndicats ne l’ont pas fait dans cet esprit et l’ont reconfirmé à la demande du secrétaire du CE le 6 août dernier.
Il s’agit, pour les indirects, de l’utiliser pour renforcer leurs compétences dans leurs métiers ou de leur donner une formation pour changer de métier, dans les deux cas DANS L’ENTREPRISE, ou de bénéficier d’une formation pour quitter l’entreprise sur la base du volontariat. Pour les directs, il leur donnera la possibilité de partir après une formation et avec des indemnités de départ s’ils ne supportent pas les nouveaux horaires de production.
A l’heure où l’emploi des « séniors » est critique, où les mesures gouvernementales et les recommandations du MEDEF vont toutes dans le sens de nous faire travailler plus longtemps, où les entreprises et les branches professionnelles devront négocier et conclure des accords concernant le recrutement des seniors mais aussi la gestion des deuxièmes parties de carrière des salariés en poste avant la fin 2009 sous peine de sanctions financières, des responsables d’Altis pourtant proches idéologiquement de la majorité politico-économique iraient en sens inverse ? On n’ose le croire !
Si vous êtes concernés, ne restez pas seuls, faites vous connaître, le dossier s’épaissit tous les jours. La défense s’organise et la CFDT soutiendra vos actions. Le respect de la dignité de TOUS les salariés est indispensable à la survie d’Altis. Nous serons à vos côtés.







Un petit poème dédié aux vieux composé par l'un d’entre eux:

Le sonnet des vieux qui le sont (sonnés)

Ce sonnet est dédié aux plus de cinquante ans
Ils n'ont plus de mémoire, mais ont des souvenirs
Que n'ont pas tous les jeunes qui parfois délirent
Sur le sort à jeter à ces hommes d'Antan.


GPEC ! Inadaptés ! les grands mots sont lâchés
Ce n'est que cela que nous apporte la science ?
Tous ces jeunes managers et leur omniscience
Au service d'un dégraissage déguisé ?


Messieurs les managers, un peut plus de respect
Pour ces vieux sur lesquels vous vous êtes appuyés.
Jugez bien aujourd'hui, vous serez vieux demain.


Les vieux sont inutiles et en plus ils coûtent chers ?
Ce paradigme là ne date pas d'hier.
Au lieu de les bannir, servez vous des anciens.