L'usine caennaise a fêté l'an dernier ses cinquante ans. Sur ses 330 salariés, environ 250 sont rattachés à la fabrication.La direction de l'ex-Philips semi-conducteurs a annoncé vendredi que l'usine de Caen était en vente. Le site de Colombelles (150 emplois) pourrait aussi être touché.
Les réunions se sont succédées, hier lundi, dans les deux sites normands de NXP, ex-Philips semi-conducteurs. Vendredi, Frans van Houten, patron néerlandais de l'entreprise, a annoncé 4 500 suppressions de postes sur 31 000 dans le monde.
En France, l'usine de Caen Côte-de-Nacre (330 personnes) est en vente.
Sinon ce sera la fermeture l'an prochain.
A Colombelles, le siège administratif et le nouveau centre de recherche (770 salariés) seront aussi touchés. On ne sait pas encore à quelle hauteur. Toutefois, Luc Duncombe (Nouveau centre), ancien président de la communauté de agglomération Caen-la-Mer, évoquait, hier soir en conseil municipal de Caen, l'hypothèse de « 150 emplois en moins ».
Vente ou fermeture ?
Côté usine, le compte-à-rebours a débuté. « Vente ou fermeture ? Quatre mois pour trouver une solution », résume la CFDT, dans un tract distribué aux salariés ce mardi. Côte-de-Nacre abrite une ligne pilote en matière de miniaturisation. Et travaille notamment pour les activités de téléphonie mobile parties, cet été, dans la co-entreprise créée entre NXP et STMicroelectronics. Sur les 330 employés basés à l'usine, environ 250 sont rattachés à la fabrication.
L'an dernier, porté localement par la société, un projet, « très avancé », était sur les rails pour tenter de pérenniser ces emplois. Il s'agissait de la construction d'un pôle d'innovation industrielle. Il impliquait la construction d'un nouveau bâtiment à Colombelles, près du centre de recherche. Les emplois de l'usine y auraient été transférés. Cette initiative, baptisée SipCube, a alors séduit « des investisseurs », des partenaires, et offrait une « perspective de diversification pour assurer la pérennité » des emplois. « Mais l'usine a eu un surcroît de travail momentané et NXP International a imposé l'arrêt des tractations », retrace la CFDT.
Le projet « a été enterré et n'existe plus en tant que tel », reprend Daniel Préclin, délégué CFDT à Côte-de-Nacre. Peut-il être relancé, sous une autre forme ? C'est l'une des « pistes » explorées par la direction de NXP, expliquait, vendredi, Jean-Yves Muller, vice-président France de l'entreprise. Il s'agit de « réactiver » les contacts.
Sinon, un repreneur classique peut-il être intéressé ? « On a du matériel, des salles blanches, des compétences et du savoir-faire », pointe Daniel Préclin. L'an dernier, dans l'Essonne, IBM et la société Infineon ont aussi mis en vente une usine de semi-conducteurs, Altis (1 400 salariés). Un consortium russe s'est porté acquéreur.
La transaction, autorisée par le ministère de l'Industrie, n'est pas encore finalisée.
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