

Le plan pour l’emploi du président de la République n’est pas à la hauteur À l’occasion de la présentation de son plan pour l’emploi, Nicolas Sarkozy a fait le service après-vente de ses réformes et de son action face à la crise. Outre qu'elle qu'elles ne sont pas nouvelles, les mesures annoncées ne sont ni à la hauteur des enjeux, ni chiffrées au niveau budgétaire
Nicolas Sarkozy a présenté ce mardi à Réthel (Ardennes) « la troisième étape du plan d’action global que nous mettons en œuvre pour répondre à la crise, celle de la mobilisation pour l’emploi ».
Peu de mesures concrètes véritablement nouvelles ont été annoncées. Estimant que « la seule politique pour l’emploi qui soit efficace, c’est celle qui traite les racines du mal économique », Nicolas Sarkozy a fait le service après-vente des réformes menées par son gouvernement « depuis dix-huit mois » en guise de « mesures concrètes en faveur des salariés qui vont être touchés par le ralentissement économique ».
Et de citer, pêle-mêle « la levée des verrous contre l’emploi des seniors », « une organisation du travail plus favorable à l’emploi », le RSA, la rupture conventionnelle, la rénovation de la démocratie sociale et le guichet unique via la fusion ANPE-Assedic.
Face à cet inventaire à la Prévert, Gaby Bonnand, secrétaire national de la CFDT, rappelle que «former les salariés non qualifiés, mieux accompagner les demandeurs d’emploi, anticiper pour que les entreprises ne se « débarrassent » pas des seniors … sont des revendications de longue date de la CFDT »
En annonçant « une sécurité sociale professionnelle pour sécuriser les parcours professionnels », le président de la République s’est surtout immiscé dans les trois négociations en cours – GPEC, formation professionnelle continue et assurance-chômage – pour exiger des partenaires sociaux des résultats « avant la fin de l’année » : « S’il n’y a pas de résultats rapidement, a-t-il martelé à diverses reprises, des décisions seront prises. » Des propos déplacés, puisque comme le rappelle Gaby Bonnand :
« Les partenaires sociaux déjà ont pris leur responsabilité en ouvrant des négociations sur tous ces sujets et des calendriers sont fixés pour aboutir au 31 décembre.
Ils n’ont pas besoin de réunion avec le gouvernement pour leur rappeler les enjeux et le calendrier qu’ils ont eux-mêmes définis. »
Plus concrètement, Nicolas Sarkozy a annoncé la création de 100 000 contrats aidés pour 2009 pour les personnes les plus éloignées de l’emploi. Cette « réhabilitation des emplois aidés constitue certes une bonne nouvelle » pour la CFDT, mais aussi et surtout « une reconnaissance par le gouvernement de son erreur de les avoir réduits ». De même, l’annonce de la mise en place d’un dispositif s’inspirant du contrat de transition professionnelle en remplacement de la convention de reclassement personnalisé, jugée inefficace, peut être une bonne chose, mais la CFDT insiste sur le fait que ces mesures doivent « s’adresser à l’ensemble des salariés, victimes de cette crise ».
Ne pas stigmatiser les chômeurs
Face aux propos intolérables de Nicolas Sarkozy qui font peser la suspicion sur les demandeurs d’emploi lorsqu’il dit que « si c'est la même personne qui vous indemnise et qui vous aide à trouver un emploi, les fraudes, il n'y en aura plus », Gaby Bonnand rappelle que « la CFDT ne peut accepter que les chômeurs fassent l’objet d’une stigmatisation en laissant entendre que la fraude est une des raisons d’un haut niveau de chômage. »
===============================================================