25 février 2010

150 millions d’euros promis à Altis

Le Parisien (25-02-10)

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Direction Moscou. Le dossier Altis sous le bras, le maire de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter (UMP), s’est envolé hier pour la capitale russe. « Je vais voir comment les sociétés russes pourront travailler avec Altis », indiquait-il lundi soir au conseil municipal. En d’autres termes, l’élu est parti chercher des clients pour ressusciter l’entreprise de puces électroniques de Corbeil et du Coudray-Montceaux
Car c’est un nouveau — et énième — rebondissement qui est venu s’ajouter lundi au feuilleton Altis. Cette fois, promet le maire, en présentant le nouveau plan,
« c’est du lourd, du concret et du solide ».
Premier argument de l’élu : la transformation du statut juridique de l’entreprise. Adieu l’usine Altis, bonjour la société Altis International. « En avril, Altis devient une société, ce qui signifie qu’elle ne sera plus uniquement producteur, mais aussi vendeur de produits. Une manière très intéressante de se pérenniser », précise- t-on dans l’entourage du maire. Deuxième argument, financier cette fois : un nouveau président du conseil de surveillance, Yazid Sabeg (lire ci-contre), qui n’est autre que le commissaire à la Diversité et à l’Egalité des chances, va coordonner les différents investisseurs. Il assurera la cohérence des 150 millions d’euros promis à Altis. Le problème, c’est que l’identité des financeurs n’a toujours pas été révélée, même s’il se murmure qu’en plus des mystérieux investisseurs, un prêt de l’Etat permettra de réunir la totalité des fonds. C’est là que le bât blesse, selon le secrétaire du comité d’entreprise (CFDT), Frédéric Brunier :
 « Il n’y a aucun scoop dans les annonces faites par le maire.



Les 150 millions ne nous rassurent pas plus. En juin, on nous avait promis une centaine de millions. Certes, là, on a davantage, mais de longs mois se sont écoulés et l’usine a continué à se détériorer. » Le syndicaliste est peu convaincu et la disparition soudaine du nom de Serge Dassault dans le plan de sauvetage n’est pas pour le rassurer. L’ancien maire s’était dit prêt à débourser près de 40 millions d’euros. Aujourd’hui, on assure dans l’entourage municipal ne pas savoir où en sont les négociations… Un hasard malheureux car, « malgré tout, Serge Dassault était une caution.
On ne peut que s’interroger sur ce silence radio », rajoute Frédéric Brunier.


Autre inquiétude : le contenu du projet industriel du nouveau groupe. Même si à la mairie on affirme que « pendant au moins deux ans près de 1 000 familles sont sûres d’avoir du boulot », les salariés attendent maintenant d’en savoir plus sur un autre plan de sauvetage d’Altis, concocté cette fois par la CGT, un projet mettant en jeu de mystérieux investisseurs américains avec l’appui de l’Etat. Mais le syndicat fait durer le suspense.
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