4 mars 2010

Le message de Sarko aux industriels

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Le message de Sarko aux industriels


Nicolas Sarkozy sera ce jeudi à Marignane pour conclure les Etats Généraux de l'Industrie qui avaient été lancés en octobre. Va-t-on découvrir la future politique industrielle de la France ? La chronique de Christian Menanteau
C'est, théoriquement, "la" grande occasion. C'est même l'un des rendez-vous majeurs de ce quinquennat.
- D'abord, parce qu'il est urgent de mettre un coup d'arrêt à la désindustrialisation française. Depuis 1980, la France a perdu 2 millions d'emplois industriels et le rythme ne cesse de s'accélérer. Plus de 200.000 jobs ont été perdus dans ces secteurs, l'année dernière.
- Ensuite, parce que l'industrie, qu'elle soit traditionnelle ou de haute technologie, structure la prospérité d'un pays grâce à ses effets d'entraînement.
Il est donc hors de question de la laisser de désagréger encore un peu plus, d'autant que l'industrie française est déjà sous la moyenne de la zone euro. Reste maintenant à mettre un peu de cohérence dans cette agitation qui s'est emparée de ce dossier, ces derniers mois. Et c'est sur ce terrain que l'on attend le président. Il devrait - on s'en doute - avoir le verbe haut en la matière parce que, par goût, Nicolas Sarkozy a toujours avoué un intérêt particulier pour l'industrie. Mais aussi par nécessité. Dans tous les sondages, c'est avec les ouvriers qu'il réalise ses plus mauvais scores, aujourd'hui.

Doit-on s'attendre à des annonces spectaculaires ?

Je ne le pense pas. Sur ce dossier, tout est déjà sur la table. Il y a eu les 5 milliards d'euros du Grand Emprunt dédiés à l'industrie. Il y aura - c'est acquis - un milliard d'euros supplémentaire au titre de ces états généraux : le président va simplement en préciser la destination. Ainsi, 500 millions d'euros iront vers les entreprises vertes. Il y aura, bien sûr, un inévitable volet sur les mesures fiscales. Ici, un peu pour l'investissement, là, un peu pour les brevets. Et puis, au cœur de tout ce message, on va retrouver les PME. Elles ont été négligées pendant la crise. On va leur offrir un médiateur de la sous-traitance, comme il y en a un pour le crédit. Tout cela est intéressant mais, finalement, après 5.000 participants réunis dans des états généraux, tout au long de 4 mois, on risque un peu de rester sur notre faim.
Il va peut-être quand même ouvrir des pistes pour aller plus loin ?
Ce que le président va faire d'essentiel - et c'est très important - c'est qu'il va tordre le cou à ce concept imbécile d'entreprise sans usine. Ce monde virtuel qui a été une des lubies françaises des 20 dernières années. Mais il ne va pas pouvoir masquer trop longtemps les dossiers qui conditionnent le redressement global de notre industrie.
- D'abord, le coût du travail : il est trop cher en France. Les charges sociales plombent la compétitivité de notre production.
- Deuxièmement : le financement de l'industrie ne fonctionne pas. Les banquiers, en France, n'aiment pas les usines et la fiscalité des particuliers favorise l'épargne plutôt que l'investissement.
- Troisième point : le plus beau mécano administratif ne fait pas une politique industrielle, quand le rapport qualité-prix de nos productions n'est plus compétitif.
Donc, pour attaquer ce dossier, on voit qu'il faut du temps et l'industrie sera encore au rendez-vous du prochain quinquennat.
La filière française des semi-conducteurs, les fameuses puces électriques, est menacée par les délocalisations : ST Ericsson, Atmel, Altis, Freescale devraient, pourraient, plier bagage vers l'Asie.
12 sur 20 à la compagnie aérienne japonaise, Ana, qui, depuis hier, réserve, sur ses avions, des toilettes exclusivement pour les dames. C'était l'un des rares lieux publics où cela n'existait pas. Maintenant, grâce aux japonais, c'est fait !
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