30 juillet 2010

DECLARATION CFDT Projet de Reprise ALTIS

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Après l’échec de plusieurs projets de reprise depuis 4 ans, celui sur lequel on nous demande de donner un avis aujourd’hui, nous a été présenté par nos actionnaires actuels comme étant le projet de la dernière chance.



Les actionnaires ont créé une situation qui a contraint les élus du CE à rendre un avis dans l’urgence en annonçant l’information en vue de la consultation le 25 juin 2010, pour une vente effective le 31 juillet 2010 au plus tard sous peine de pénalités financières pour le repreneur.


Ce qui en dit long sur la volonté d’IBM et d’IFX de se désengager au plus tôt.


Un signe avant coureur avait été l’annonce au 1er juin de « l’autonomie » d’ALTIS vis-à-vis de ses actionnaires actuels.


Malgré l’urgence et la pression, nous sommes quand même en mesure de motiver notre avis ce jour que nous allons détailler dans les trois volets suivants :

-Volet Industriel


-Volet Financier


-Volet Repreneur



Volet Industriel :

Hormis les contrats d’approvisionnement (WSA) d’IBM et d’IFX, tout reste à construire.

Or les contrats en question ne garantissent un faible niveau de charge que sur un peu plus de deux ans.

Les problématiques d’organisation, de mise en place de la structure commerciale, des organisations support clients, de l’acquisition d’un laboratoire R&D, des conséquences du PSE, sont des obstacles à la tenue d’un planning en phase avec le
 « Business plan » annoncé.
Tout retard aura des conséquences sur la pérennité de l’entreprise, notamment la non existence de la structure commerciale à ce jour.

A cet égard l’année 2013 est celle de
« tous les dangers » : plus de charge garantie par les ex-actionnaires et une charge nouveaux clients exagérément optimiste (point aussi relevé par Syndex).
Même si la conjoncture actuelle sécurise 2010 et 2011, nous serons bientôt confrontés à une concurrence forte sur le marché de la fonderie de spécialité (Nouveau « Business Model » d’Altis).

Enfin, la modicité des investissements prévus dans le business plan (100M€ sur 5 ans) n’est pas de nature à nous rassurer.

 
Volet Financier :

La Direction nous a fait patienter plusieurs semaines avant de présenter le projet dans l’attente d’un bouclage imminent du tour de table.

Or le 25 juin 2010 Mr SABEG était tout seul avec des promesses d’investisseurs futurs privés et publics en guise de tour de table.


Par ailleurs il a prétendu avoir l’accord de principe du FSI et d’un fonds d’investissement international.


Devant le refus de Mr SABEG de donner les informations sur ces investisseurs, le CE a fait retiré l’apport de ces derniers de l’expertise Syndex.


La presse s’est fait l’écho de la non décision actuelle du FSI d’entrer au capital d’ALTIS.


L’inquiétude de la CFDT serait de voir le FSI contraint par le gouvernement d’entrer au capital d’ALTIS en dépit de toute logique économique.


Si un refus devait se confirmer, le prêt bancaire ne serait pas accordé (condition suspensive) et d’autre part les actionnaires actuels ont inscrit au contrat de vente une clause spéciale obligeant l’acquéreur à sécuriser 50 M€ supplémentaires avant le 31 Décembre 2010 avec un risque juridique pour le repreneur.


A ce jour le volet financier ne comporte que l’apport de Mr SABEG de 40 M€ dont il a refusé de donner la provenance, et l’apport du cash de 83M€ laissé par les actionnaires actuels.


D’autre part cette fragilité financière peut entraîner un refus de clients potentiels de s’engager avec ALTIS dans une relation à long terme.

 
A l’évidence les actionnaires partants n’ont pas sécurisé la survie d’ALTIS après 2012.

 
Volet Repreneur :

La CFDT se demande si ce projet est vraiment différent du précédent.

Les questions que l’on se posait pour Mr DJHOURI restent valables pour Mr SABEG.

D’où viennent les fonds ? On ne sait pas.

Quel risque prend il dans ce projet ? Aucun

Quel intérêt a t-il à cette reprise ? l’intérêt d’un tiers ?

Est-il un acteur du semi-conducteur ? Non
Est-ce un projet industriel ou politique? À vous de juger.


Conclusion :


Pour les raisons expliquées dans ces trois volets, La CFDT ne peut pas émettre un avis favorable à ce projet de reprise, qui de plus prévoit la suppression de 400 postes et qui ne garantit pas la pérennité du site au-delà de 2012.

La responsabilité de la mise en œuvre de ce projet incombe uniquement aux actionnaires et au repreneur qui devront en assumer les conséquences industrielles, économiques, sociales et humaines.
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