En difficulté, Altis est secouru par STMicroelectronics
Touchée par le chômage partiel, l'usine fabriquera des puces MEMS pour le groupe franco-italien.
Altis serre la vis. Plus d'un an après sa reprise par Yazid Sabeg, président de l'entreprise Communication et Systèmes et ancien ministre, la société de semi-conducteurs implantée à Corbeil-Essonnes peine à remplir ses carnets de commandes. A partir du 23 mars, une semaine de chômage partiel sera observée sur le site, faute de travail. « Depuis le début d'année, on tourne à 60 % environ de la capacité », grogne-t-on du côté de la CFDT, qui s'inquiète pour l'avenir des 900 salariés du site.
Jusqu'en 2010, la production d'Altis était dédiée à deux seuls clients, ses actionnaires Infineon et IBM. A la suite du rachat de l'usine par Yazid Sabeg, les deux industriels se sont engagés à garantir un certain volume d'activité pour 2011 et 2012, mais qui va diminuant et ne pèsera plus que 30 millions d'euros cette année. Une part importante pour une entreprise qui a réalisé, en 2011, un chiffre d'affaires, de 130 millions d'euros.
C'est ce « business plan » incertain, doublé d'une usine aux technologies vieillissantes, qui avait été à l'origine de la lenteur du montage financier de reprise. Outre les 40 millions d'euros apportés par Yazid Sabeg et les 30 millions du fonds Qatari Diar, Altis a finalement bénéficié, sur le tard, d'un investissement du FSI à hauteur de 20 millions d'euros. Un investissement qui n'a jamais fait l'objet d'un seul communiqué du fonds souverain, contrairement aux autres. Alors que Serge Dassault, ancien maire de Corbeil-Essonnes et sénateur du département, avait oeuvré pour le maintien de l'usine, le dossier est très politique.
Trouver de nouveaux clients
Aujourd'hui, Altis doit donc trouver rapidement de nouveaux clients. « 2011 et 2012 sont clairement des années de transition, où l'enjeu est commercial et technologique », note Jean-Paul Beisson, PDG d'Altis Semiconductor. Le groupe annonce aujourd'hui un premier cap : la signature d'un contrat avec STMicroelectronics sur la production de « companion chips », des composants pour des applications de type gyroscope ou accéléromètre, ces puces qui permettent aux iPhone et autres smartphones de repérer l'inclinaison de l'écran et d'orienter ainsi l'image. « Il s'agit d'un contrat majeur, qui générera des revenus dès la deuxième partie de l'année et représentera dès 2013 entre 20 et 25 % de nos revenus », souligne Jean-Pierre Beisson. Le groupe est également en prospection de nouveaux clients dans le monde entier : il a ouvert cette année trois bureaux commerciaux, à Shanghai, à Dallas et en Israël. Et a développé un centre de design en Malaisie, qui compte 55 personnes, pour prospecter les fabricants asiatiques. Enfin, il travaille sur une nouvelle technologie de mémoire non volatile, la CB-RAM, moins consommatrice d'énergie et plus rapide, qu'il vient de lancer en production.
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