Climat social : la résignation rageuse
Le climat social est marqué par une "résignation rageuse", selon la note de conjoncture sociale de l'association Entreprise & Personnel. Ce qui se traduit par peu de conflictualité dans les entreprises mais par de multiples formes de protestations individuelles. L'association ne croit pas à une explosion sociale en 2014... mais plutot à une expression dans les urnes!
"Climat social : la résignation rageuse"... Voilà un titre éloquent ! C'est celui de la dernière note de conjoncture sociale, réalisée chaque année par Entreprise & Personnel (E&P), une association qui regroupe plus d'une centaine de dirigeants d'entreprises afin d'échanger sur les problématiques liées aux ressources humaines et aux relations du travail.
En cette fin d'année 2013, malgré une certaine " lourdeur sociale" pointée du doigt par la note, E&P ne pronostique pas "d'explosion sociale en vue" car les mécontentements divers ne se fédèrent pas et les "acteurs sociaux " (les syndicats) ne parviennent pas à mobiliser.
Absence d'expression collective mais une augmentation des formes de protestations individuelles
Mais, attention tout de même prévient E&P, la faiblesse de la conflictualité et cette sorte de résignation ambiante ne signifient pas "atonie sociale". Au contraire même. Mais à défaut d'expression collective, de multiples formes de protestations individuelles se font jour dans les entreprises, selon E&P. La protestation et le refus des contraintes imposées par le management, ferait ainsi grimper le taux d'absentéisme. Selon une étude du groupe Alma Consulting, l'absentéisme aurait augmenté de 18% en 2012, soit une moyenne de 16,6 jours d'absence par salarié.
Pour E &P, ce phénomène s'expliquerait par un besoin de "résistance" à la pression ambiante. Mais au-delà du seul absentéisme, L'association souligne aussi d'autres formes de protestations individuelles : refus d'exécuter des heures supplémentaires (qui peuvent être imposées par l'employeur), fait de laisser passer des défauts de qualité, comportements de retraits, strict respect des horaires (absence de zèle).
Les Francais ressentent maintenant l'austérité si longtemps annoncée
Insatisfaction dans le travail donc mais "grogne " également face à la conjoncture, estime E&P.
Pour les Francais, il y aurait un sentiment de " résignation avec une colère nouvelle dans laquelle l'insatisfaction vis-à-vis du pouvoir se mélange avec un profond sentiment d'injustice devant la politique fiscale. Celle-ci traduit concrètement pour des millions de foyers, en particulier les classes moyennes salariées, l'austérité si longtemps évoquée, si longtemps repoussée. Un moment donné, l'effort demandé devient concret avec pour conséquence une baisse plus ou moins marquée suivant la situation du pouvoir d'achat. La gouvernement socialiste n'a pas réussi à faire passer le message d'un effort équitablement réparti, probablement pour avoir trop claironné dans un premier qu'il fallait faire payer les riches".
La colère s'exprimera dans les urnes... pas dans la rue
E&P insiste bien sur cette idée que le climat social dans les entreprises est profondément dominé par l'environnement économique, politique et sociétal. Or, il règnerait un sentiment de "dégradation ". Mais, encore une fois, l'association ne croit pas dans "des mouvements collectifs en 2014". En revanche, comme beaucoup d'autres observateurs, E&P estime que l'année prochaine "ce devrait être dans les urnes et non pas dans la rue que s'exprimeront les colères francaises". Et la note de conjoncture sociale de citer l'historien et philosophe Marcel Gaucher "la surface reste tranquille mais les fractures cheminent en profondeur "... sans que l'on puisse s'en représenter les conséquences ultimes.
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