6 mars 2008

Les retraités manifestent pour défendre leur pouvoir d'achat


Les retraités vivant sous le seuil de pauvreté sont moins nombreux que les populations plus jeunes

Les unions confédérales de retraités appellent aujourd'hui à manifester pour obtenir une hausse sensible des pensions. L'évolution du pouvoir d'achat des retraités est très contrastée.
Premier coup de semonce pour le gouvernement, qui entamera la concertation sur la réforme des retraites après les élections municipales : les unions confédérales de retraités CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC et la fédération des retraités de la fonction publique, rejoints notamment par l'Unsa-retraités et la FSU, appellent aujourd'hui à une journée d'action pour une revalorisation « significative » des retraites. Des rassemblements sont prévus à Paris et dans la plupart des départements.
Une population disparate

Les retraités réclament tout à la fois un relèvement du minimum vieillesse, au-delà de l'avance de 200 euros annoncée par Nicolas Sarkozy (lire ci-contre), du minimum contributif (pour garantir 85 % du SMIC aux carrières complètes) et de l'ensemble des pensions, qui n'ont été augmentées que de 1,1 % au 1er janvier. Le gouvernement s'est déjà engagé à corriger ce taux à la hausse, sans attendre début 2009, en fonction de l'inflation constatée.
L'analyse de la situation financière des retraités est complexe, parce qu'hétérogène. Le niveau de vie (qui prend en compte les revenus et le nombre de personnes composant le ménage) des retraités est parfois supérieur à celui des salariés. Les 55-64 ans occupent ainsi la première place, avec 21.570 euros par ménage en 2005, contre 18.603 euros dans l'ensemble de la population. Mais ces « jeunes seniors » recouvrent une population disparate, avec encore un tiers de personnes en emploi : les retraités de 75 ans et plus font face, eux, au plus faible niveau de vie (à 17.292 euros) après la tranche d'âge 18-24 ans. Les retraités vivant sous le seuil de pauvreté sont tout de même moins nombreux que les populations plus jeunes : seuls 1,2 % des hommes de 65 à 74 ans disposent de moins de la moitié du revenu médian, contre 6 % de la population masculine. Et si 5,4 % des femmes de 75 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, c'est encore inférieur à la moyenne (6,6 %).Mais la situation risque d'aller en se dégradant avec l'arrivée à l'âge de la retraite de salariés ayant eu des carrières incomplètes. Si « des années 1970 jusqu'au milieu des années 1990, le revenu moyen des retraités a constamment progressé plus vite que celui des actifs (...), la tendance s'est ensuite interrompue », relève le Conseil d'orientation des retraites. A ces indications de revenu, il convient d'ajouter le patrimoine. Ainsi, notait une étude de l'Insee de fin 2006, « la prise en compte de la propriété du logement » - plus de quinze points supérieure à la moyenne parmi les retraités - « améliore sensiblement la situation relative des personnes les plus âgées », tout comme celle des revenus du patrimoine financier.

=================================================================================================================================