14 janvier 2009

Manuel Valls veut envisager tous les scénarios

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C’est un pavé jeté en fin de discours devant tout le gotha essonnien. Lundi soir, à l’occasion de ses voeux en qualité de président de l’agglomération Evry Centre Essonne, le PS Manuel Valls a appelé son voisin UMP Serge Dassault à une « alliance stratégique et historique entre Evry et Corbeil », à propos d’Altis.

La société de puces électroniques de Corbeil, principal employeur privé de l’Essonne (plus de 3 000 emplois directs et indirects), dans la tourmente depuis trois ans, doit être rachetée par des Russes. Mais en l’état, le contrat n’est toujours pas conclu. Or, l’urgence est là. A la fin de l’année, l’actionnaire Infineon se retire.
A ce contexte déjà lourd, s’ajoute la crise. Les commandes diminuent. L’usine tourne à moins de la moitié de ses capacités, selon les syndicats.
« En parallèle de la reprise éventuelle, il faut anticiper une fin de l’activité »
« La situation se complique. Il ne faut pas attendre, plaide Manuel Valls, député de la circonscription. En parallèle de la reprise éventuelle, il faut anticiper une fin de l’activité. J’en appelle à Serge Dassault, au chef d’entreprise qu’il est, pour travailler ensemble et trouver des solutions. » Sans donner plus de précision. « Des solutions ne se trouvent pas comme ça, rétorque le maire de Corbeil, qui avait rencontré Vladimir Poutine en septembre. Mais je suis ouvert à tout. » Une rencontre entre les deux hommes doit avoir lieu « bientôt ».
Dans les couloirs de l’usine, l’intervention socialiste laisse perplexe. « Toute union est bonne à prendre. A condition qu’il ne s’agisse pas de poudre aux yeux », grince le délégué CGT Edouard Rodriguez. La précédente union sacrée entre syndicats, patronat et élus de tous bords s’était soldée par un quasi-pschitt.
« Cette question de l’avenir du site a déjà été évoquée au ministère de l’Economie, ajoute Frédéric Brunier, délégué CFDT au comité d’entreprise. Le site détient des atouts. L’outil industriel est encore au top. Le personnel est compétent. Les salles blanches peuvent être réutilisées. » Mais tant que la reprise n’a pas officiellement capoté, les salariés gardent espoir. D’autant que les Russes ont été vus la semaine dernière sur le site. Contactée hier, la direction d’Altis n’a pu être jointe.

Le Parisien
Agnès Vives 14.01.2009, 07h00

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